L’équipe féminine des Citadins s’est inclinée 41 à 80 face au premier du classement, le Rouge et Or de Laval. Malgré l’écart au score, les Citadins ont eu de belles périodes de jeu, mais pour gagner, il va falloir décentraliser le jeu.

Décentraliser le jeu
L’attaque de l’UQAM est trop centrée sur des tentatives d’un contre un avec quatre autres joueuses qui regardent. Ce mode de jeu ne permet pas de percer la meilleure défense de la ligue.
Gerry Neree, entraîneur en chef des Citadins, regrette cet échec. « On a une joueuse qui, dans la ligue, est inarrêtable. Avec son pouvoir d'attraction, il faut que les filles trouvent une façon de proposer des solutions. » Cette joueuse, c’est Marie Bethel qui a montré de très belles percées au panier depuis le début de la saison. Cependant, la meneuse des Citadins a aussi du mal à ressortir la balle à ses coéquipières. « Quand tu as trois défenseuses sur toi, ça veut dire qu'il y en a deux de libres. Il faut qu'elle commence à les voir, donc on va l'accompagner là-dessus », explique Gerry Neree.
« Quand tu as des filles qui ne jouent pas leur position naturelle, je dois être réaliste », ajoute l’entraîneur. Selon lui, il faut maintenant « qu'on apprenne à se connaître et jouer avec nos forces et de trouver des façons d'être plus efficaces ».
Ce n’est pas qu’au niveau du jeu que les Citadins doivent penser à leurs coéquipières. Dans les moments difficiles du match, il n’y a personne pour remonter le moral des troupes du côté des joueuses. « En ce moment les filles sont tellement dans leur propre gestion de soi, elles sont tellement frustrées de leur jeu qu'elles ne sont pas capables de se concentrer sur la tâche, donc pour ça je n'ai aucune fille qui sort du lot », indique Gerry Neree.
Il conclut en déclarant : « Là, elles sont trop dans l'individualisme. C'est normal, elles sont jeunes. Mais elles vont comprendre que dans l'universitaire, tu ne peux pas gagner tout seul. »
De belles séquences
Il faut tout de même témoigner des beaux aspects de ce match. Les joueuses de l’UQAM ont proposé de belles séquences de jeu, notamment durant le deuxième quart temps. Au niveau des points marqués sur cette période, les deux équipes sont à égalité. C’est une belle performance si on prend en compte que ce match oppose la dernière équipe de la ligue face à la première.
Ce qui a facilité cette réussite, c’est avant tout grâce à leurs efforts au rebond défensif. Les Citadins ont vraiment progressé de ce côté-là pour empêcher le Rouge et Or d’obtenir des secondes chances.
Ces rebonds défensifs ont permis de tenter des contre-attaques. « À un moment donné, on a eu deux, trois séquences où on partait en fast break. Et là, on a retrouvé notre identité », explique Gerry Neree.
Ces belles séquences de jeu impliquaient aussi plus de mouvement en attaque, ce qui a permis de trouver plus facilement l’accès à l’arceau, mais aussi aux fautes adverses et donc à des lancers francs. Finalement, les Citadins réussissent 14 lancers francs sur les 15 tirés.
Concernant ces séquences de jeu, l’entraîneur indique son contentement. « Au moins on peut commencer à dire que ça commence à prendre forme. »
Encore du travail à faire
Malgré ce bon deuxième quart temps, les autres périodes n’ont pas été autant réussies. Il va falloir travailler plus fort pour que les joueuses de l’UQAM soient totalement performantes.
Gerry Neree déplore que ses joueuses ne soient pas en forme. « J'ai négligé cet aspect-là. J'ai pris pour acquis que les filles allaient continuer [à aller courir comme cet été] », expose-t-il.
Du côté de l’attaque, le manque de rebond rend la tâche difficile alors que les Citadins ne sont pas en réussite au tir. Seulement 8 rebonds offensifs avec une réussite globale au tir de 23,6%. Il faut ajouter à cela un petit chiffre de passes décisives, 3 sur l’entièreté du match.
Gerry Neree trouve dommage le fait que son équipe n’ait pas réussi à capitaliser sur leurs lancers francs. Difficile de le faire lorsque les seuls lancers francs que l’UQAM va chercher sont dans le deuxième et dernier quart temps.
Du côté de la défense, même si les Citadins ont progressé au niveau des rebonds, ce sont « les rebonds qu'on n'a pas pris qui font mal », regrette l'entraîneur en chef. Il suffit qu’une joueuse ne se place pas correctement pour empêcher l’opposition au rebond pour ruiner l’effort collectif. C’est malheureusement ce qui est arrivé plusieurs fois.
Ce manquement impacte lourdement l’équipe, selon Gerry Neree. « Nous, notre identité c'est de pousser la balle, mais tu ne peux pas le faire si tu ne prends pas les rebonds et que Laval marque, donc là, ce qui arrive, c’est qu’on ne peut pas avoir de jeu de transition parce qu'il faut qu'on sorte la balle [en touche]. »
Finalement, il attend l’arrivée de Jasmine Genesse en septembre. Cette joueuse, selon lui, changera la dynamique au rebond en faveur des Citadins.
Il faut être patient
Il ne faut pas oublier que cette équipe est encore jeune. Cette saison reste une année de préparation pour les Citadins. « Cette année, il faut vraiment qu'on prenne confiance et que les filles comprennent que c'est un processus », explique Gerry Neree.
Pour progresser, il va falloir être rigoureux durant les pratiques et faire beaucoup de répétitions, indique l’entraîneur.
« C'est un manque d'expérience et de répétition. Quand je parle de répétition, c'est de répétition depuis [le début de] leur parcours de basket », expose-t-il en affirmant qu’il ne faut pas négliger les effets de la pandémie sur les Citadins. « Les filles que j'ai n'ont pas joué en secondaire 4, 5, et première année cégep. Ça veut dire que toutes les lectures de jeu, la compréhension du vrai basket, elles ne les ont pas eues. »
Finalement, il faut être patient envers cette équipe encore en construction et laisser du temps aux joueuses pour nous impressionner.
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