Les Titans du Cégep Limoilou ont frappé un grand coup en faisant l'acquisition du convoité porteur de ballon Léonard Lemay. En 2023 pour les Centaures de l'École secondaire de la Courvilloise, Lemay a obtenu 1720 verges de course, 339 verges de réception et 30 touchés.

« J'ai commencé à jouer au football en secondaire 1 et j'ai vraiment aimé ça, mais au début, j'étais pas vraiment bon », me confie Léonard Lemay en riant.
Il avait été introduit au sport à l'âge de quatre ans, alors que sa mère l'avait inscrit au soccer, loisir qu'il a pratiqué pendant neuf ans. Lemay était censé choisir son école secondaire en fonction du soccer, mais une rencontre marquante avec un entraîneur l'a poussé à essayer le football à la Courvilloise.
Le jeune natif de Québec est devenu demi-offensif un peu par hasard: « à la base, j'étais receveur et un moment donné, l'un de mes coachs m'a demandé si je voulais aller porteur, parce que je courais quand même bien avec le ballon ».
Un tournant majeur
C'est à l'été qui précédait son entrée en quatrième année du secondaire, soit en 2022, que Lemay juge qu'il s'est le plus développé. Il a participé au Nike Bowl, représentant les Élites de Québec, qui sont les meilleurs joueurs de la région de la ville de Québec. Il a failli rater les camps de sélection, doutant de ses capacités par rapport aux autres athlètes.
« Il y a un de mes amis qui m'a poussé à m'inscrire la veille de la date limite, peut-être 12 heures avant ».
Lemay considère aujourd'hui l'expérience comme extrêmement enrichissante. Il juge s'être beaucoup amélioré grâce à l'évènement et s'est fait des contacts au niveau collégial.
Une première saison en juvénile
À sa première année dans le juvénile, Léonard Lemay n'était pas le porteur de ballon numéro un de son équipe. Il a débuté l'année comme réserviste, mais s'est rapidement mérité le poste de partant. « Il y a un gars plus vieux que moi qui jouait porteur, mais il s'est blessé au troisième match de la saison. Cette game là, j'ai fait quelque chose comme 350 verges et six touchés et j'ai gardé le rôle de partant le reste de l'année », m'explique Léonard Lemay.
Après la saison, son entraîneur est venu le voir pour lui dire que des coachs du niveau collégial l'avaient déjà contacté, et que toutes les portes seraient ouvertes lorsque serait le temps de son recrutement un an plus tard. « J'étais un peu émerveillé, parce que je n'aurais jamais pensé ça », me dit-il.
Team Québec

L'oncle de Léonard a joué un rôle important dans sa jeune carrière de joueur de football. Il lui a donné des conseils en lien avec son éthique de travail et ses objectifs et lui a suggéré de faire le plus de camps possible pour s'améliorer. Léonard en a fait cinq ou six juste après.
C'est d'ailleurs son oncle qui l'a convaincu de s'inscrire à Team Québec l'été dernier.
« J'étais pas trop confiant. J'avais de bonnes statistiques, mais j'étais en division 3. Ça semblait tellement impossible », m'avoue le jeune homme.
Pourtant, les entraîneurs de Team Québec n'étaient pas inquiets qu'il fasse l'équipe. L'un d'eux lui a même dit qu'il courait comme l'ancien porteur de ballon des Texans Arian Foster, éloge qui a rempli de fierté Lemay.
Léonard a non seulement fait partie de la formation, mais il a été nommé joueur offensif par excellence lors du match du Québec face à l'Alberta.
« C'était dans mes meilleures expériences à vie. C'est là que j'ai commencé à bâtir ma confiance en moi. Si je me suis rendu à Team Québec, c'est que je dois avoir un certain niveau ».
Finir en beauté

Les Centaures de la Courvilloise ont été couronnés champions du juvénile division 3 cet automne. Léonard Lemay a certainement été l'un des éléments clés de l'équipe, mais il aurait pu se retrouver dans une autre formation:
« Au début de la saison, j'ai eu l'opportunité de changer d'école et d'aller jouer en division 1, mais j'ai décidé de rester. J'étais vraiment attaché à mon équipe et aux coachs. Ça ne se fait pas d'abandonner une équipe comme ça ».
Une décision titanesque
La période de recrutement a officiellement débuté le 26 novembre dernier, peu après la fin des activités dans le football scolaire. Léonard me raconte qu'il a été bombardé de messages lors des deux ou trois premiers jours. Bien qu'il se soit senti choyé de générer autant d'intérêt auprès des recruteurs et des entraîneurs des différents cégeps, il a trouvé difficile de faire la part des choses: « C'est dur de faire la différence entre les gens qui veulent peut-être t'influencer et vendre leur programme et ceux qui veulent ton bien ».
Il a quelque peu hésité avant de prendre sa décision, considérant toutes les possibilités lui étant offertes. Léonard avait l'option d'aller jouer aux États-Unis ou de rester au Québec. Or, son choix était fait depuis le tout début: Les Titans du Cégep Limoilou.
Il a rencontré l'entraîneur-chef des Titans Dave Parent en personne, avant de faire une visite au Cégep, où tous les espoirs étaient encadrés par des vétérans de l'équipe.
« Après ma visite, je me sentais déjà dans la famille. Au fond de moi, je savais que je voulais aller à Limoilou », affirme Lemay.
Léonard Lemay se trouvera en terrain familier à sa première année avec Limoilou. Le porteur de ballon Joey Marcotte, qui a fait partie de l'équipe d'étoiles du RSEQ après avoir obtenu 838 verges de course et 5 touchés la saison dernière, sera de retour avec les Titans en 2024. Cela veut donc dire que Lemay sera réserviste pour le début de sa carrière collégiale. Lemay voit toutefois beaucoup de positif dans cette situation: « C'est un stud Joey, mais je vais apprendre de lui. Compétitionner avec lui chaque jour va me rendre meilleur ».
Un futur prometteur
Lorsque j'ai demandé à Léonard ce qui le différenciait des autres porteurs de ballon de sa cuvée, il m'a répondu: sa vitesse, son gabarit et son intelligence. Il regarde du football tous les jours et étudie même les tactiques de sa défense pour « être tout le temps connecté à la game ».
Or, selon moi, ce qui le sépare des autres joueurs à sa position, c'est son humilité. En seulement 25 minutes, j'ai compris à quel point il était mature pour son âge. Des phrases comme « je suis un bon joueur quand même, mais c'est plus un travail d'équipe » ou encore « il ne faut pas embarquer dans la lâcheté, il faut se rappeler des objectifs qu'on s'est fixés » le démontrent.
Vendredi dernier, son talent a été reconnu par Football Canada, alors qu'il a été nommé porteur de ballon étoile de l'est du pays. Léonard Lemay n'écarte pas la possibilité d'aller jouer aux États-Unis dans un futur prochain et rêve un jour de jouer dans le football professionnel.
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